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vendredi 21 août 2009

Heureuse idée

Nous sommes dans le bus qui nous emmène à Solag Nala et tandis que nous nous serrons pour faire tenir une cinquième personne sur notre banquette, nous nous félicitons de la tournure que prennent les évènements.
Ce matin, nous avons eu la bonne idée de demander à l'office de tourisme s'ils savaient où l'on pouvait acheter des chevaux. Un coup de fil plus tard et nous nous sommes retrouvés à discuter avec Karma Negi qui n'est autre que le chef coordonateur des muletiers du district. Il a bien compris nos besoins mais actuellement beaucoup de chevaux et de mules sont en treck ou travaillent sur les chantiers de construction de la vallée. Néanmoins il a trois chevaux à nous montrer et deux mules. Nos précédentes recherches nous imposaient d'attendre que l'on nous amène les chevaux et les tarifs étaient 150€ plus chers par animal.
Nous tournons un peu dans Solang Nala quand nous aperçons la silhouette rablée de Karma. Une fois près des chevaux, nous comprenons vite que les mules qui lui restent ne sont pas en bon état. Elles ont dû porter du sable et des briques depuis le début de l'été et sont maintenant au repos. Elles portent des plaies de harnachement tout juste cicatrisées, elles ont un air triste d'animaux pas en forme... et elles valent 60 000 roupies! Reste les trois chevaux. Nous écartons vite un noir à la tête penchée. Reste un gris et un bai.
Le gris est bien charpenté, de bons aplombs, avec un gros ventre (ce qui est une bonne chose!).
Le bai, vraiment minus est fait comme une mule, sans garrot. Il porte les stigmates blancs de plaies au niveau du bât. Et une grosseur de la taille d'une noix le long de la colonne nous laisse circonspects.
Nous prenons le temps de les examiner. Le gris est docile et se laisse facilement attraper, mais manifeste facilement son agacement: les deux oreilles en arrière, " attention, j'en ai marre". Au moins c'est clair et on sait à quoi s'en tenir. Le petit alezan est un peu plus sur l'oeil mais doux une fois attrapé.
Ils ne sont pas blessés même si le gris semble chatouilleux au niveau du garrot mais insensible à la pression. Tous deux se laissent sans problème prendre les pieds. Le bai a des aplombs moyens aux antérieurs.
Nous discutons un peu les prix. On se met d'accord sur 40 000 roupies pour les deux, ce qui n'est pas trop sur-évalué pour des chevaux de bât. Au Zanskar, un cheval vaut 20 000 roupies, un joli cheval de selle à la foire de Rampur se vend 35 000 rs, un cheval moyen vaut au tarif local entre 10 000 et 15 000 rs.
Nous nous quittons après un thé. Nous profitons du retour en bus pour laisser libre cours à notre réflexion. Une chose s'impose: les mules sont trop chères. Et puis, il faut se rendre à l'évidence, partir avec un seul cheval de bât serait une erreur, leur gabarit ne le permettrait pas. Nous nous attendions à de petits formats, mais nos souvenirs des mules croisées au Tibet et au Népal semblent nous avoir joués malgré tout des tours.
Enfin se pose le dilemme récurrent: faut-il acheter ces animaux, certes en bonne forme mais qui sont loin d'être parfaits ou bien faut-il continuer à chercher ailleurs?
S'il est vrai que c'est pour prendre le temps que nous voulons voyager à pied avec des chevaux, déjà la phobie du temps qui passe vient nous hanter. Depuis que nous sommes arrivés à Manali, on ne cesse de nous mettre en garde contre l'altitude des cols, l'arrivée prochaine de la neige, le caractère "à risque" du mois de septembre, le tout assaisonné des récits des dernières grosses chutes de neige ayant bloquées plusieurs personnes dans des vallées isolées... Tout ces discours commencent à nous mettre le doute sur la qualité de notre préparation, mais surtout commencent sérieusement à nous bassiner.
Au milieu d'eux, seul Karma Negi opine docilement du chef lorsqu'on lui dévoile l'itinéraire envisagé. "Oui c'est possible" nous dit-il, "pas de problème", "regardez les conditions météo pour ce col, sinon, faites le tour".
Devons-nous nous fier à la bonhommie du personnage qui, s'il est certes habitué des trecks n'en reste pas moins le vendeur potentiel de nos chevaux ou bien alors faut-il céder à l 'inquiétude des autres dont on se rend compte, une fois la question posée, qu'ils n'ont jamais mis les pieds au Zanskar? La nuit porte conseil, heureux tout de même d'avoir trouvés au moins deux chevaux pour notre aventure et certains d'une chose: demain, on achète et l'on confectionne tout ce dont nous avons besoin pour harnacher un deuxième cheval...

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POURQUOI VOYAGER?...
L'objectif de notre blog est de partager avec vous toutes les étapes de notre voyage depuis sa préparation jusqu'à d'ici quelques temps nous l'espérons, le récit de nos aventures.
Mais d'abord, d'où vient notre motivation?
Au cours de notre traversée du Tibet à vélo en 2007, nous avons été absolument fascinés par les Tibétains, leur culture, leur pays, leur ferveur et leur mode de vie.
Une fois rentrés en France, il était évident que nous devions y retourner mais à pied cette fois-ci pour pouvoir emprunter les chemins qui nous avaient fait rêver et après avoir appris le Tibétain afin d'aller à la rencontre des habitants de ce magnifique pays.
Notre expérience de 3 mois passés à cheval en Mongolie a fini de nous convaincre de l’intérêt d’utiliser un animal de bât. En voyageant à pied, nous comptons nous libérer de l’inertie d’une caravane de plusieurs chevaux.
Les 4 premiers mois de notre périple prévus au Ladakh et au Zanskar, en Inde, d'Août à Novembre 2009 vont nous permettre notamment de trouver les solutions pour nourrir notre animal de bât dans les montagnes arides de l'Himalaya.
Nous profiterons ensuite de l’hiver 2009-2010 pour approfondir nos connaissances en Tibétain à Dharamsala. Mais notre objectif principal est de parcourir dès le printemps 2010, à pied, les 5000 km à travers les Hauts Plateaux Tibétains qui séparent Yecheng de Lhassa.
La performance physique n’est pas notre seule motivation. Nous espérons pouvoir expérimenter l'isolement, le dépassement de soi et vivre selon leur mode de vie basé sur l'essentiel afin d'ouvrir notre esprit à une profonde réflexion sur notre condition. Mais nous aurons surtout à cœur de pouvoir créer des liens sincères par le biais de l’échange et du partage avec les familles que nous allons rencontrer et d’en témoigner.

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